lundi 31 juillet 2017

Le conte est bon

Il était une fois
Jamais deux
Jamais trois
Il était une fois
Seulement une fois.

Toutes ses combinaisons de mots
Comme toutes ses phrases étaient nouvelles
Toutes ses tirades visaient plus haut
Novatrices toutes ses ritournelles

Chaque regard était nouveau
Et chaque émotion nouvelle
Pas d’habitudes comme en fardeau
Chaque jour comme un nouveau ciel

Quand il n’eut plus rien à dire
Il se tut
Quand il n’eut plus rien à vivre
Il se tua

Il était une fois
Jamais deux
Jamais trois
Il était une fois

Seulement une fois.


Ouvrez le ban: Le banc du jour



jeudi 27 juillet 2017

Le bonheur des autres



Le bonheur des autres

J’ai promené mon corps près des baraques foraines d’une fête dans un port. La place du marché était pleine et des couples arrivaient encore, je crois que j’avais de la peine.. Je crois que j’enviais tous ces gens, que je les détestais parce qu’ils riaient, tout simplement, sans voir le mal qu’ils me faisaient. Avec mon air indifférent, faut dire que j’en crevais.

J’ai promené mon cœur dans un pauvre bal de banlieue, même la musique était ailleurs, des couples pâles se balançaient sous le faible clair des lampions, et moi, au bord, je regardais.. Il y avait l’automne et puis le vent, pourtant quand je tremblais, j’avais surtout froid en-dedans, et quand l’orchestre s’arrêtait, quand les couples se défaisaient, j’étais au bord, je regardais.

J’ai promené ma peine au long de mon enfance, j’attendais que tu viennes. Au bal de mes souffrances, je n’avais pas de main dans la mienne, je ne parlais qu’à une absence. Puis tu m’as parlé, on a marché, un samedi du vieux Paris nous a donné l’idée d’aimer. Je me souviens, tu as souri, un gars pâlot nous observait avec dans les yeux comme de la haine ou du mépris, ou peut-être tout simplement de la jalousie... 












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