vendredi 24 novembre 2017

EDEN


La foule se rue sur l’asphalte , trottant,  à lécher les vitrines, rêvant de s’affubler comme dans les magazines.

Le moteur de la violence et de tous nos maux, c’est la frustration, l’incapacité de jouir de ce que l’on a, et l’obsession permanente d’obtenir à tout prix ce que l’on a pas, la fascination pour l’inconnu, le fantasme, comme si autrement signifiait forcément meilleur..

Elle est bien loin la nudité et l’authenticité dans nos cités, perdues dans les vagues souvenirs d’un jardin oublié.

Les hommes sont comme des enfants laissés à eux-mêmes, ils détruisent progressivement le monde.

Comment, alors, espérer aujourd’hui un monde meilleur? 

Le paradis était sur la ligne de départ, il ne nous attend pas à l’arrivée, tu ne peux inverser la naissance et la mort..

Pauvre pomme..


Ouvrez le ban ! Le banc du jour

jeudi 23 novembre 2017

Aline


Mémo d'avant, mes mots d'alors (31)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

Si tu t’en retourne au village,
Va voir Aline de ma part,
Je lui avais dit « au revoir »

Nous avions tous deux le même âge
Et nous nous aimions simplement,
J’avais à peine dix-sept ans.

Mais je suis parti pour la ville
Quittant Aline et mon passé,
J’en avais eu le cœur serré.

J’avais fait promesse à Aline
De revenir rapidement
Çà fait déjà plus de six ans..

Dis-lui que je reviendrai
Que je voudrais revoir mon toit
Je serais riche et lui dirais
Je reviens, je reviens pour toi..

Dis-lui bien que je pense à elle,
A nos courses folles au vent,
A nos étreintes dans les champs

Elle était douce, elle était belle,
Je me souviens de ses joues roses
Et de mille petites choses..

Et si elle m’avait oublié
Et s’était donnée à un autre,
Six années, ça change les choses ;

Et si elle s’était mariée
Transmets mes félicitations,
Dis-lui que de toutes façons,

Dis-lui que je reviendrai
Que ce soit pour elle ou une autre
Je veux revoir mes volets
Et puis les chevaux qui se vautrent
Dans l’herbe près des marais,
revoir les cols et les côtes..
Je sais bien que je reviendrai,
Je reviendrai un jour ou l’autre.

Je reviendrai quoi qu’il arrive
Pour revoir mes plaines et mon soleil
Revoir mes champs et mes rives,
Et mes lapins et mes abeilles..

Je veux crever près de chez moi,
Là sur la terre où je suis né,
Je reviendrai bientôt, crois-moi
Et si je meurs dans la ville fumée

Je veux que mes amis me ramènent
De là-bas pour m’enterrer
Dans cette terre qui fut mienne..

Les deux mains dans les poches,  Je suis les bords de la Grand-Rue, la campagne, l’hiver, c’est moche, personne ne m’a reconnu. J’ai interrogé l’épicière, elle qui m’avait connu tout gosse, elle m’a reçu, les yeux sévères : «Ils sont enterrés dans la fosse.. » . 

Que la fosse commune est triste, quand je pense à ce qu’elle contient, j’en fais dans ma tête la liste, j’ai mal au cœur, mais ce n’est rien, puisque tout passe.. Aline n’est plus.   

Ouvrez le ban! Le banc du jour


mercredi 22 novembre 2017

Le remède à l’envie


Le remède à l’envie
C’est l’âge qui blase et qui guérit
L’humaine et curieuse maladie
Qui glane ce furieux appétit...

Over la vie ou overdose,
De passer, les souliers sont lassés
A rester, sont ternies les choses,
Le petit ressort est cassé,

Et les épines n’ont plus de roses...

Mais quel remède à l’ennui ?

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jeudi 16 novembre 2017

Ne pas

Ne pas ressasser que le temps passe Ne pas rester le nez collé sur les aiguilles qui tournent et se dépassent Ne pas ruminer sur les heurs vécus mais se réjouir de tous les bonheurs à venir..























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mardi 14 novembre 2017

Ivresse des sommets

Entraîné vers les sommets sans entraînements
Difficultés pour respirer
Hésitations résistances pour parler.
Frontières à franchir, Cap à passer
Monter monter, envie de redescendre
S’adresser à ceux qu’on aime
Parler parler
Entraîné vers les sommets sans entraînements
Difficultés pour respirer
Dire des dires pour exister pour meubler
Écouter participer pour exister
Être l’interlocuteur privilégié
Monter monter envie de redescendre
S’adresser à ceux qu’on aime
Parler parler
Entraîné vers les sommets sans entraînements
Je n’avais rien demandé
Tous ces gens me sont étrangers
La frontière est franchie où suis-je passé ?
J’ai le vertige, qui va redescendre ?
Retrouverai-je ceux que j’aime ?
Assez Assez……

















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