dimanche 31 décembre 2017

Bonne affaire

Bousillez-vous, tapez-vous dessus que je gouverne, arrachez-vous, tirez à vue que je vous mène.
En vous battant entre vous, vous ne pensez pas à moi. Ne vous serrez pas les coudes ou les genoux, ce serait dangereux pour moi. En opposant vos efforts vous me rendez la partie belle, vos conflits me rendent fort, vos révoltes s'emmêlent.

Bonne affaire, rien à faire.

Royal, je vous encourage à vous battre, sans moi. Les lois et décrets vous enragent mais vos guerres ne profiteront qu'à moi.
C'est un billet de banque qui vous parle, jamais vous ne me prendrez pour cible, je vous brime et vous accable, mais votre amour pour moi est irréversible.

Rien à faire, bonne affaire!

Ouvrez le banc! Le banc du jour

vendredi 29 décembre 2017

C'est peut-être ça


Mémo d'avant, mes mots d'alors (34)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

Evidemment, c'est charmant la nuit, je sais, c'est beau les étoiles, ça brille mais il n'y a pas de quoi pavoiser, ce n'est pas la vie rêvée. Moi, ça me fait chier, je n'aime pas les gens qui énumèrent les belles choses, toujours pour me prouver... Me prouver quoi, d'abord? Que le monde est beau et que les gens sont cons, des salauds de l'avoir souillé? Et pourquoi "souillé" après tout? Nous sommes si tristes, si minables, si misérables, toutes nos fautes ne sont qu'autant d'efforts, de tentatives désespérées pour nous grandir, nous sortir de notre condition.
La finitude, ça emmerde les gens, ça les gêne, c'est peut-être ça. Qui ne se grandit pas? Monsieur Untel qui joue les champions sur l'autoroute, Madame Unetelle qui s'étouffe dans une robe trop étroite, et les beaux esprits qu'on écoute, et les bassesses que l'on évite, c'est peut-être ça. 
Je ne comprends pas, je tourne en rond, alors, tu vois, je me tracasse, je cherche, je ressasse. Et pendant ce temps, toi, tu regardes les étoiles et, au fond, c'est peut-être ça qui ne va pas..

Ouvrez le ban! Le banc du jour

jeudi 28 décembre 2017

C'était..


Mémo d'avant, mes mots d'alors (33)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

C'était le clair obscure d'une nuit
C'était nos deux vies noyées en lui
C'était l'intimité des jours aussi
C'était nos discordes, tendres cris

C'était la vague houleuse d'une passion démesurée
C'était la mine honteuse de nos cœurs réconciliés
C'était nos visages de flots de larmes mouillés
C'était rancunes légères par un sourire effacées

C'était la fraîcheur grise, unis dans les rues la nuit
C'était mon amour dégrisé pour rentrer aussi
C'était ta chaleur m'éloignant des portes de l'ennui
C'était ravages à l'étage de mon coeur pleurant sans bruit

C'était la douce lueur d'un espoir guidant mes pas
C'était chaque fois l'angoisse  que tu ne reviennes pas
C'était au matin tous mes rêves peuplés de toi et moi
C'était émotions d'un temps qui ne reviendra pas.

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Un 24 décembre, Sainte Barbe dans la brume
Atmosphère fantastique au pays du Roi Morvan























Ouvrez le ban! Le banc du jour

samedi 16 décembre 2017

Il y a toujours un peu de soleil quelquepart


Mémo d'avant, mes mots d'alors (32)

J'étais ce jeune homme qui écrivait des textes et des chansons..

Il y a toujours un peu de soleil quelque-part, le jour s’est éteint, j’allume ma lampe, et toutes ces couleurs dans ma tête m’éclatent, et tout retombe dans le vide de la pièce, quelques lames à peine hautes, à peines fortes viennent se briser au bas de mon rocher.

Et le train qui roule dans mon cœur ne s’arrête pas, ça gronde, et le corps tombé s’écrase en un cri sur le trottoir, ça vrille, mais il y a toujours un peu de soleil quelque-part.

Le transistor a pris ma solitude en charge, mais c’est un peu froid cette présence là, et ma cigarette a le goût de toi, des oiseaux crient dans le fond de ma brume, un bateau échoué, peut-être, aux écueils de ma tête...

Ça gueule, je me plonge dans l’eau au-dedans de moi, loin, profond, et c’est encore plus froid, ça crève, ma solitude s’est enfumée, et pourtant, il y a toujours un peu de soleil quelque-part.

Dans la maison d’en face, il y a des gens d’en face, des soleils d’en face, des passions d’en face, des amours d’en face, des haines d’en face et des sourires qui ne me concernent pas.

Dans la maison d’en face, il y a des gens qui me regardent, et je suis un type d’en face, avec un cœur d’en face, des défauts et des désirs d’en face, avec des problèmes qui ne les concernent pas.

Les oiseaux me gueulent ma prison, tout est bruit, fracas, je souffre de voir l’horizon, je ne voudrais pas qu’il existe, comme une limite à ma vie qui s’obstine où que j’aille, partout au bout des routes, au bout des rails, c’est toujours sur un horizon que je bute, contre un horizon que je me bats, c’est toujours un horizon qui s’oppose à moi quand j’avance vers le pied de mon arc-en-ciel...

Ça va et ça vient, là-dedans, mais autour, rien, que des choses et des photos, rien que des aimer-pas, des aimer-plus, et des larmes peut-être; sur ma plage, un couple est venu, et personne, qui m’accompagnait, s’est barré en courant, aussi la solitude...

Dans mes nerfs un couple s’enlace, et ce sac et ce ressac, et le sable et l’eau, les coquillages, et le ciel, même la marée s’en lasse, toutes ces heures passées à se retirer...

Un jour il faut bien se décider à partir faute d’appartenir, et je m’en vais aussi, c’est ça, je pars, je me laisse tout seul, tout seul, je vais te rejoindre et je me quitte, il y a toujours un peu de soleil quelque-part.

Pourquoi l’arc-en-ciel ressemble-t’il tant à l’espoir ?
Pourquoi l’espoir ressemble-t’il tant à l’arc-en-ciel ?

Pourtant, il était une fois une aube, mais une aube magnifique, avec un soleil naissant qui tombe doucement, comme de la neige, léger, caressant les feuilles, et qui tombe encore et se répand enfin sur le sol dans un murmure de tiédeur, comme une aube de bonheur, comme un premier jour au paradis.

Mes souvenirs sont flous, et puis le train passe sans regarder, obsédé par la poursuite de son horizon...

Le train m’emporte et personne n’y peut rien vers cet horizon qui toujours s’écarte comme pour se faire toujours pénétrer plus loin

Ça brise tout, le train, ça vacarme, ça abrutit le soleil et les feuilles, alors finit l’aube et mon jour est en deuil de moi, je suis dans le train, mais le pied de mon arc-en-ciel est de plus en plus loin.

Ouvrez le ban! Le banc du jour


mercredi 13 décembre 2017

Itinéraire

Il marche dans ses rêves,
Tranquillement,
Perdu dans ses fantasmes
Comme un enfant,
Comme s’il n’y avait
Plus d’après
Comme s’il n’y avait
Plus d’avant
Il sourit aux anges
A la vie, au vent
Et pourtant
Un désespoir latent
L’attend
Au tournant ....
Côté jardin
Du vert, des arbres
Et de la boue
Mais rien.....
Côté béton
Des routes et des maisons,
Avec des gens dedans
Mais néant....
Quelles promesses
Dans ce chaos?

Il marche et ne sait pas
Qu’il aura froid,
Que même s’il a gros coeur
Il aura peur...
Envie de protéger sa vie
Dans de la laine épaisse...
Dans un jour, dans un mois,
Il présentera ce visage
Que les bonheurs éphémères rident
Quand la vie file
Et que défilent les pages
Du grand Éphéméride....
Il avance
Sur son bout de chemin
Sur son laps de temps
Prisonnier,
Il avance
D’un bout à l’autre de sa cage
Il parcoure sa page
Sans angoisse
Sans penser
Qu’il peut rencontrer
À tout moment
Le mot « FIN »,
Car la mort,
Plus tard,
Plus tôt,
Demain....

Ouvrez le Ban! Le banc du jour



jeudi 7 décembre 2017

Etre éphémère

Rappelle-toi ces personnes
Que, du temps de ta jeunesse,
Tu voyais en automne
Elles sont depuis longtemps
Rentrées dans l’hiver.
L’éphémère s’envole
 Comme les feuilles,
Le temps s’accélère,
Les journées raccourcissent.

Il faudra bientôt faire du feu...





















Ouvrez le ban: Le banc du jour



mercredi 6 décembre 2017

Sans faux col

Par la vie
Au bout d’un fil ténu tenu,
On se balance
Dans cette grande caisse en bois
On avance, en avance,
Ou bien du retard quelquefois

A chaque tour de roue, un pas...

Chaque heure nous sonne,
Le cœur résonne.

A chaque tour de roue, un pas...

Avoir ou pas de vices,
Un tour de vis au contrepoids..

A chaque tour de roue, un pas...

A courir le cadran,
Au fil des chiffres, le ressort se détend.
Qui le remontera?
C’est si triste de s’éteindre
Dans une petite caisse en bois.

Ouvrez le ban! Le banc du jour